Otpor

Le mouvement Otpor, en serbe cyrillique Отпор, est une organisation politique, le plus souvent reconnue comme l'un des acteurs majeurs de la chute du régime de Slobodan Milošević.


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Politique de la Serbie - Syndicat étudiant - Syndicalisme étudiant - Syndicalisme - Association ou organisme lié à la non-violence

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  • La veille, le pouvoir a qualifié le mouvement Otpor d'" organisation terroriste.... C'est pourquoi Otpor est un état d'esprit, inévitable et inexpugnable.... (source : liberation)
  • Otpor! est lorsque m=EAme un mouvement de jeunes, et il serait= assez... en parti politique;= transformation en une organisation des jeunes qui pourrait vite... (source : archives.rezo)
  • , des membres du mouvement Otpor qui s'opposaient alors au régime de ... (Otpor est un mot serbe qui veut dire «résistance»).... de cette réunion qu'Otpor était financé par des organisations occidentales, ... (source : horizons-et-debats)

Le mouvement Otpor, en serbe cyrillique Отпор («Résistance»), est une organisation politique, le plus souvent reconnue comme l'un des acteurs majeurs de la chute du régime de Slobodan Milošević.

Organisation

Tandis que la classe politique serbe était fortement discréditée ou en exil, le mouvement Otpor s'est essentiellement développé en dehors des structures de l'opposition respectant les traditions, sous l'impulsion de jeunes étudiants en premier cycle universitaire et écoles supérieures, souvent membres du parti d'opposition[1]. Elle a été financée par des organisations occidentales de soutien a la démocratie : Freedom House[2] et Open Society Institute [3].

Programme

Le premier objectif était évidemment le renversement de Slobodan Milošević. Il aspirait ensuite rapprocher la Serbie des standards occidentaux en matière de respect des droits de l'homme et des libertés civiles, d'économie de marché, d'institutions démocratiques. Il s'agissait enfin de sortir le pays de son isolement, de lutter contre la corruption, et de privatiser l'économie «sur une base équitable».

Techniques

L'organisation du mouvement, dirigé par Srdja Popovic [4] était caractérisée par une structure hiérarchique assez plane. Cette structure était un moyen de défense contre la répression : pour limiter l'impact de l'arrestation des cadres. C'était aussi une application de l'idéologie de résistance individuelle non violente véhiculée par Otpor (voir aussi conflit non-violent), dont le théoricien est Gene Sharp.

Avant la chute de Milošević, il avait lancé deux campagnes simultanées :

Symbole

Le logo du mouvement, le poing fermé sur fond noir, est une parodie du symbole bolchévique utilisé par le régime.

Histoire du mouvement

Formation

En décembre 1989 Slobodan Milošević est élu à la présidence de la Serbie.

En 1996 et 1997, des manifestations contre les fraudes électorales du régime échouent à cause des divisions de l'opposition. La répression du régime contre la liberté d'opinion s'accentue, surtout dans le milieu étudiant.

En septembre 1998 onze organisations estudiantines rédigent la Déclaration pour l'avenir de la Serbie : départ de Milošević, l'organisation d'élections libres et rétablissement des libertés civiles en forment les fondements.

En octobre 1998, des étudiants de l'université de Belgrade exigent la démission du doyen, accusé d'être le relais de la politique répressive du régime. Le mouvement Otpor prend sa première visibilité politique après l'arrestation de quatre militants pour avoir peint des poings noirs sur des murs d'immeubles. Après trois mois de manifestations le doyen est cependant révoqué, le mouvement se diffuse progressivement dans le reste du pays. Fin 1999 il compte 4 000 adhérents.

Début 2000 de nombreux jeunes Serbes se rendent en Hongrie, officiellement pour visiter le monastère de Sent Andrej. En réalité, ils ont rendez-vous à l'hôtel Hilton de Budapest pour suivre, avec Robert Helvey qui travaille pour l'Albert Einstein Institution[5], une formation aux techniques de résistance non-violente de Gene Sharp[6]. Ils entrent aussi en contact avec des militants Polonais de Solidarność et des Slovaques de OK'98.

Chute de Milošević

Les semaines précèdant le scrutin du 24 septembre 2000, la répression à l'égard du mouvement s'accentue : perquisitions et interpellations se succèdent. Le mouvement Otpor comptait alors à peu près 35 000 membres.

Le mouvement contribue à créer une coalition de dix-huit partis au sein de l'Opposition Démocratique (DOS), représentée par le nationaliste modéré Vojislav Koštunica. Ce dernier mène une campagne à la fois contre Milošević et contre l'OTAN, détesté après les bombardements consécutifs à la crise du Kosovo.

Les résultats lui étant défavorables, Slobodan Milošević annule les élections. Une grève générale paralyse alors le pays. Le 5 octobre 2000, les militants d'Otpor participent massivement à la «Marche sur Belgrade» qui mobilise 700 000 personnes. Le 6, Vojislav Kostunica est élu à la présidence de la République.

Le parti politique

Après la chute de Milošević, le mouvement est resté constitué avec l'objectif de prévenir la corruption. Il réduit cependant fortement son activité et de nombreux Serbes se désolidarisent progressivement du mouvement. Otpor tente ensuite de se convertir en parti politique. Avec uniquement 1, 6 % des voix aux élections législatives de 2003, il n'obtient aucun mandat parlementaire.

Otpor fusionne alors avec le Parti démocratique (DS) du président Boris Tadic. Certains militants, dont Ivan Marovic and Srdja Popovic, s'éloignent alors d'Otpor et fondent l'ONG CANVAS conçue pour exporter les techniques de contestations du mouvement.

Action internationale

Cette ONG organise des séminaires de formation à la lutte contre les fraudes électorales dans d'anciens satellites soviétiques. Leur objectif est de faire partager leur expérience pour organiser des mouvements de protestation non violente. Son influence sur le mouvement Kmara, lui même fortement impliqué dans la révolution des Roses en Géorgie, est avérée[7].

En Ukraine elle aurait assisté l'organisation Pora qui a été particulièrement active durant la révolution orange de décembre 2004. Les liens entre les deux organisations remonteraient à mars 2003. En avril 2004 dix-huit membres de Pora ont assisté à un séminaire à Novi Sad, au nord de la Serbie. Un membre du «Centre pour la résistance non-violente», Aleksandar Maric a été expulsé d'Ukraine peu avant les élections.

L'ONG est aussi en relation avec MJAFT! en Albanie. Elle participe enfin avec Zubr en Biélorussie, qui a tenté en 2001, 2004 et 2006 de mettre fin au régime autoritaire d'Aliaksandr Loukachenka.

En 2002, elle a aussi essaimé au Venezuela[8] dans l'opposition au regime d'Hugo Chavez[9].

Controverses

Les partisans du régime de Milošević ont dénoncé Otpor comme étant une organisation insurrectionnelle d'extrême droite visant à déstabiliser le pays pour le compte de puissances étrangères.

L'organisation n'a jamais caché qu'une part non négligeable de ses financements vient de l'occident[10]. Historiquement, les États-Unis ont été les premiers à répondre favorablement aux demandes de fonds. Il n'est par conséquent pas surprenant qu'au fil des différentes crises, les régimes mis en cause aient reproché aux organisations affiliées au «Centre pour la résistance non-violente» de n'être que des émanation des services secrets des États-Unis[11].

Robert Helvey a ainsi été mandaté par l'Institut international républicain (IRI) qui ne serait qu'une façade de la CIA. De même l'ONG américaine Freedom House a engagé deux cadres du «Centre pour la résistance non-violente», Aleksandar Maric et Stanko Lazendic, comme conseillers en Ukraine. Cette ONG a pour objectif d'exporter les valeurs américaines et son président actuel James Woolsey a été directeur de la CIA de 1993 à 1995.

Voir aussi

Lien externe

Références

  1. «Être en partie contrôlé par la CIA ? Ca ne me dérange pas trop.»... une organisation des jeunes des écoles supérieures et facultés. Personne n'a plus de 27 ans, tous nos membres d'Otpor sont aussi membres du parti démocratique (opposition). Mais nos activités sont différentes : actions, shows, distribution de propagande
  2. Dans l'ombre des «révolutions spontanées»L'activité d'Otpor en Ukraine a été financée par Freedom House, une ONG américaine dirigée par l'ancien patron de la CIA, M. James Woolsey, et déjà particulièrement présente en Serbie en 2000.
  3. Tbilissi entre Moscou et Washington Trois ans plus tôt, l'Open Society avait, de la même façon, conseillé et financé le mouvement estudiantin serbe Otpor («Résistance» en serbo-croate) qui contribua au renversement pacifique de Slobodan Milosevic.
  4. L'Albert Einstein Institution : la non-violence version CIASrdja Popovic (à gauche), leader serbe du mouvement Otpor, Gene Sharp (au centre) et Robert Helvey
  5. L'Albert Einstein Institution : la non-violence version CIAQuand les États-Unis débutent leur réarmement, en 1998 [8], l'Albert Einstein Institution devient un outil parmi d'autres dans une stratégie expantionniste. Il apporte l'idéologie et la technique à Otpor («Résistance»), un groupe de jeunes opposants au président yougoslave Slobodan Milosevic.
  6. Tout a commencé en Hongrie
  7. Exporter la révolution : Otpor comme guide révolutionnaire à l'étrangerJusqu'désormais, Otpor a joué un rôle actif en Géorgie (pour Kmara), en Biélorussie (pour Zubr) et en Ukraine (pour Pora), avec un succès indéniable dans le premier et le dernier cas. À chaque fois, ce sont des étudiants qui forment le cœur des mouvements. L'objectif principal est de permettre aux organisations conseillées d'établir un cadre légal pour leurs activités.
  8. L'empire étasunien à l'assaut des Etats-Nations latino-américainsD'autres organisations étasuniennes comme la Freedom House travaillent aussi à la déstabilisation de la Bolivie. Et le leader d'Otpor-Venezuela[2] (2), Yon Goicochea, a été envoyé pour former les étudiants de Santa Cruz aux techniques de Coup d'Etat soft de l'Albert Einstein Institution.
  9. Réforme Constitutionnelle et Déstabilisation : Chronique (s) d'une Révolution en marcheDe même, l'Assemblée Nationale va recevoir des membres du Haut-clergé, de Fedecamaras (dont le président avait néenmoins dissout l'Assemblée Nationale lors du coup d'Etat d'avril 2002), et une délégation des étudiants constitués par les serbes d'Otpor, avec la bénédiction de Washington.
  10. Des milliers d'"ONG" financées par les USA à l'assaut de la RussieUne partie importante des fonds des milieux d'affaires américains est conçu pour la création de mouvements de jeunes. La Fondation Soros, USAID et la NED financèrent toutes trois le groupe serbe de la jeunesse Otpor. Les jeunes en question se virent offrir une formation spécialisée et des séminaires à Budapest (Hongrie) mais aussi des T-shirts, autocollants, affiches, la location d'un bureau et un journal, qui jouèrent un rôle capital dans le renversement du gouvernement Milosevik.
  11. Otpor : The Message isn't Hidden AnymoreAccording to the Bulgarian newspaper, 'Monitor', the Yugoslav group, Otpor, is being trained by the CIA to provoke and destabilize Yugoslavia.

Voir aussi

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