Révolution orange

La révolution orange est une série de manifestations politiques ayant eu lieu en Ukraine suite à la proclamation le 21 novembre 2004 du résultat du deuxième tour de l'élection présidentielle.


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  • ... Après avoir été porté par la Révolution orange en 2004, Viktor Iouchtchenko a énormément déçu. Ses affrontements avec son alliée, ... (source : diploweb)
  • ... «Révolution orange» en Ukraine. Chronologie de la Révolution orange... 23 janvier 2005 : Investiture de Viktor Iouchtchenko à la présidence... (source : lexpress)
L'orange était la couleur arborée par ses partisans.

La révolution orange (ukrainien : Помаранчева революція, Pomarantchéva révolioutsiya) est une série de manifestations politiques ayant eu lieu en Ukraine suite à la proclamation le 21 novembre 2004 du résultat du deuxième tour de l'élection présidentielle. Organisée par l'd'origine candidat perdant à la présidence Viktor Iouchtchenko et son alliée Ioulia Tymochenko et bénéficiant du soutien de l'administration Bush[1], [2] et de financements d'organisations américaines[3], elle a mobilisé plus d'un demi-million de manifestants à Kiev ainsi qu'à travers le pays pendant une quinzaine de jours pour protester contre des résultats reconnus comme frauduleux.

Le résultat immédiat de la Révolution orange est l'annulation par la Cour suprême du scrutin, et l'organisation d'un nouveau vote le 26 décembre 2004 qui voit la victoire de Viktor Iouchtchenko, qui réunit 52 % des voix contre 44 % pour son rival Viktor Ianoukovytch ; sa présidence sera cependant entachée de crises politiques multiples avec les gouvernements successifs. D'un point de vue géopolitique, la Révolution orange marque un rapprochement de l'Ukraine avec l'OTAN[4] et avec l'Union européenne.

Contexte

À travers la révolution orange, et après la révolution des Roses en Géorgie (novembre 2003), ce serait la lutte d'influence que se livreraient en sourdine Moscou et Washington dans la zone qui transparaîtrait[5].

Le caractère spontané du mouvement est remis en question par la Russie et plusieurs titres de presse d'horizons divers, qui soulignent que la «Révolution orange» a bénéficié d'aides extérieures et surtout de soutiens financiers de milieux proches des intérêts de gouvernement américain ou opposant au «régime» de Vladimir Poutine : par exemple, le candidat Iouchtchenko a bénéficié de 65 millions de dollars de la part de l'administration Bush[6]. Pour les opposants à la révolution orange, celle-ci aurait eu pour objectif d'isoler la Russie des pays d'Europe de l'Est , une stratégie s'inscrivant selon les experts du Kremlin dans un système dit de «double endiguement»[7].

Historique

Place de l'Indépendance à Kiev

Le résultat du second tour l'élection présidentielle et le début de la révolution orange

À la suite du premier tour, où aucun candidat n'a atteint les 50 % de votes nécessaires pour une victoire au premier tour, un deuxième tour est organisé le 21 novembre 2004. Les sondages de sortie des urnes indiquaient une avance de 11 % pour Iouchtchenko. Des observateurs étrangers, comme l'OCDE, ont rapporté des irrégularités et des allégations de fraude électorale furent avancées. Iouchtchenko et ses partisans ont refusé les résultats officiels. Ils ont alors organisé des rassemblements de protestation à travers le pays et ont incité à une grève générale. Plusieurs municipalités, dont celles de Kiev et de Lviv, ont annoncé qu'elles n'acceptaient pas la présidence de Ianoukovytch.

Le 23 novembre 2004, une manifestation pacifique rassemblant à peu près un demi-million de défenseurs de Iouchtchenko a eu lieu sur la place de l'Indépendance à Kiev, devant le siège du parlement ukrainien, la Verkhovna Rada.

Les manifestants arboraient des drapeaux de couleur orange, symbole principal du mouvement. De nombreuses banderoles orange portant le slogan Tak! Yushchenko! (tak veut dire «oui» en ukrainien) figuraient dans les cortèges. Au sein de la Verkhovna Rada, Iouchtchenko a prêté symboliquement serment comme «président», devant les défenseurs du parlement.

Les gouvernements occidentaux, malgré la ferme opposition russe de Vladimir Poutine, ont soutenu qu'il y avait irrégularité des élections, alors que Poutine et le président biélorusse Loukachenko ont été les seuls à reconnaître l'élection de Ianoukovytch ainsi qu'à le féliciter, avant même qu'elle ne soit proclamée par la commission électorale ukrainienne.

Le «troisième tour» et la victoire de Viktor Iouchtchenko

Après des négociations complexes, les deux partis, aidés par l'Union européenne, surtout par la diplomatie polonaise et le président polonais Aleksander Kwaśniewski, ont convenu de tenir un «troisième tour» le 26 décembre 2004. La constitution ukrainienne a aussi été modifiée par la Rada dans un sens plus parlementaire, mais elle n'est entrée en vigueur qu'en 2006.

La presse internationale a qualifié ce mouvement de «révolution orange» (qui était la couleur du parti du candidat) et a souligné l'absence presque totale d'incidents violents, mais aussi la prise de conscience politique des Ukrainiens. En 2001, un mouvement de protestation contre le président Koutchma avait dégénéré en affrontements avec la police.

À la suite de la tenue du «troisième tour», Viktor Iouchtchenko fut crédité de 51, 99 %, contre 44, 19 % pour son rival, Viktor Ianoukovytch. Ce dernier a, peu après, annoncé qu'il porterait plainte contre les nombreuses fraudes que les partisans de Viktor Iouchtchenko auraient commises. Les quatre plaintes qu'il a déposées ont été invalidées par la Cour suprême ukrainienne.

Pendant ce temps, plusieurs citoyens ont porté plainte, individuellement, contre des fraudes dont ils ont été témoins. Les plaintes furent reçues par fax et le contenu de la majorité des plaintes était semblable - seuls le nom et la signature différaient. Ces plaintes ont retardé la proclamation officielle de la victoire de Viktor Iouchtchenko.

Leonid Koutchma

Le 29 décembre, des partisans de Iouchtchenko ont, à sa demande, bloqué l'accès au siège du gouvernement afin d'empêcher la tenue d'un conseil des ministres. Selon Iouchtchenko, le gouvernement n'avait plus le droit de réunion, dans la mesure où il fut dissous par le parlement suite à fraudes lors du second tour. Cependant, vis-à-vis de la loi ukrainienne, cette dissolution doit être acceptée par le président ukrainien, Leonid Koutchma, ce qui n'a pas été le cas. À la suite du dépouillement des bulletins de vote du «troisième tour», Leonid Koutchma a déclaré que le perdant devait annoncer sa défaite.

Le 31 décembre, Viktor Ianoukovytch a finalement démissionné de son poste de Premier ministre sans cependant reconnaître sa défaite. Il annonça qu'il utiliserait l'ensemble des moyens légaux pour faire invalider ce «troisième tour». Le 20 janvier 2005, la Cour suprême ukrainienne a rejeté la plainte de Viktor Ianoukovytch et annoncé que cette décision était sans appel ; par conséquent, Viktor Iouchtchenko fut déclaré vainqueur de l'élection présidentielle.

Le 23 janvier, Viktor Iouchtchenko a prêté serment et a été investi comme président de l'Ukraine, ce qui était un des objectifs de la Révolution orange.

Les suites de la Révolution orange

Pro-européen convaincu, mais accusé de russophobie dans un pays particulièrement divisé entre l'est russophone et l'ouest plus pro-occidental, Iouchtchenko battra particulièrement vite des records d'impopularité. Il ne parviendra pas à gérer les problèmes de la crise économique mondiale de 2008-2010 dans un pays qui en est fortement affecté.

La révolution orange peut être reconnue comme close par la victoire du pro-russe Viktor Ianoukovitch à l'élection présidentielle ukrainienne de 2010. Quant à Iouchtchenko, il recueillera uniquement 5, 45 % des voix.

Controverses

Le financement de la Révolution orange

La logistique de cette manifestation semble avoir été beaucoup prévue par les organisations Pora et Znayu , qui ont des liens avérés avec le mouvement Otpor qui avait réussi à faire chuter l'ex-président serbe Slobodan Milošević en juillet 2000 et s'était déjà impliqué dans la Révolution des Roses georgienne de décembre 2002, mais aussi dans les tentatives de renversement du régime biélorusse de 2001 et 2004.

Ces organisations seraient elles-mêmes alimentées par des organisations américaines, telles le Konrad Adenauer Institute, proche de la CDU, l'Open Society Institute de George Soros, le National Democratic Institute, proche du parti démocrate américain et la Freedom House, proche du gouvernement américain[8].

L'origine de ces fonds a été pointée du doigt par l'ex-pouvoir ukrainien, le gouvernement russe mais aussi des groupes occidentaux d'extrême gauche, qui ont accusé le gouvernement américain d'avoir organisé une manipulation de la population ukrainienne pour étendre leur zone d'influence.

Le milliardaire israélo-russe Boris Abramovitch Berezovsky a affirmé qu'il n'envoyait pas d'argent aux partis (ce que la loi ukrainienne interdit) mais «à des mouvements pro-démocratie». Il affirme avoir transmis l'argent sur les comptes de proches du président Victor Iouchtchenko qui ont, eux, nié ce financement[9].

Marque déposée

Le slogan Tak! Iouchtchenko («Oui ! Iouchtchenko») est une marque déposée, qui est aujourd'hui au bénéfice exclusif du fils du président Iouchtchenko, Andriy Iouchtchenko.

Le logo aurait été déposé pour éviter qu'il ne soit détourné, mais depuis la fin de la révolution orange, ses droits ont été reversés au fils du président, ce qui a causé une controverse sur le train de vie luxueux de ce dernier[10].

Notes et références

  1. «Les multiples pièces de l'échiquier ukrainien», Le Monde diplomatique, janvier 2005
  2. «La Révolution orange comme phénomène géopolitique», Hérodote, 2ème semestre 2008, pp. 66-99
  3. «Les dessous de la révolution Orange», L'Express, 13 juin 2005. Il s'agit surtout de la Fondation Soros et de la Freedom House, une ONG dont les fonds proviennent surtout du Département d'État des États-Unis.
  4. Présentation de l'Ukraine par le ministère des affaires étrangères français
  5. «La Russie cherche à contenir les avancées américaines dans l'ex-URSS», Le Monde, 28 août 2005.
  6. «Les multiples pièces de l'échiquier ukrainien», Le Monde diplomatique, janvier 2005
  7. «Le tsar se rebiffe», Alexandre Del Valle, Le Spectacle du Monde n°524, juin 2006
  8. Jean-Christophe Victor (dir. ), Les Dessous des cartes - Atlas géopolitique, éd. Tallandier, 2005 (p. 44)
  9. «Après avoir soutenu la "révolution orange", Berezovski veut être remboursé», Le Monde, 3 septembre 2007.
  10. «Le fils aîné du président ukrainien à nouveau au cœur d'un scandale», dépêche de l'AFP, 3 août 2005.

Voir aussi

Bibliographie

Filmographie

Liens externes

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 05/11/2010.
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