Fusillade de Grâce-Berleur

La fusillade de Grâce-Berleur est un incident qui se déroula lors de l'épilogue de la question royale en Belgique.


Catégories :

Histoire de la Wallonie - Massacre - Grève en Belgique - Grève - Syndicalisme - Grâce-Hollogne

Recherche sur Google Images :


Source image : recherche.closermag.fr
Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.

Page(s) en rapport avec ce sujet :

  • Cela évoque pour nous la fusillade de Grâce - Berleur et nous rappelle... habitants de Grâce -Berleur, le massacre est un acte de vengeance de gendarmes, ... (source : larevuetoudi)
  • Dans la foule présente à la manifestation de Grâce - Berleur, il semble, selon certains témoignages qu'Albert Houbrechts ait... (source : dictionnaire.sensagent)
  • ... Grâce -Berleur, en Wallon Gråce -Bierleu est désormais une section de la... qui précipite la fin de la Question royale : la Fusillade de Grâce - Berleur..... [3] Jean Rey, né le 15 juillet 1902 à Liège, et mort à Liège le 19 mai 1983.... nous n'avions vu un tel déploiement de gendarmes et de soldats.... (source : dutron.wordpress)
Plaque commémorative de la fusillade sur la façade du bistrot à l'enseigne de "La Boulle Rouge".

La fusillade de Grâce-Berleur est un incident qui se déroula lors de l'épilogue de la question royale en Belgique.

Le 30 juillet 1950, la gendarmerie belge fit feu sur la foule qui, dans ce village des hauteurs de Liège protestait contre le retour de Léopold III. Il y eut trois morts et une quatrième victime succomba à ses blessures. Les trois premiers morts étaient d'anciens résistants au nazisme. L'incident fit monter la tension et permit en même temps que se conclut la question royale par le retrait de Léopold III. Suite à cette répression sanglante, plusieurs personnalités politiques wallonnes envisagèrent la création d'un gouvernement wallon séparatiste.

La manifestation fatale

Six cents personnes sont rassemblées sur la place des Martyrs de la Résistance à Grâce-Berleur. Vers cinq heures de l'après-midi, le député socialiste Simon Paque doit informer la population de l'évolution des événements. La foule compte autant des hommes que des femmes et des enfants.

Le discours de Simon Paque et l'arrivée des gendarmes

Mais un coup de téléphone anonyme dénonce le rassemblement à la gendarmerie de Hollogne-aux-Pierres (tout rassemblement étant interdit par ordre du Commissaire d'arrondissement)  : onze gendarmes s'embarquent dans un combi. Simon Pâque vient de terminer son discours quand les gendarmes arrivent. Le député prêche le calme : «Voici les gendarmes, mais j'ai néanmoins fini mon discours ; restez calmes et rentrez chez vous».

L'incident

Les gendarmes se déploient l'arme au poing. À leur arrivée, la plupart de manifestants se retirent. Mais la situation va cependant s'aggraver. Le député Pâque parlemente avec le chef du détachement de gendarmes et est finalement enmmené vers leur véhicule. Arthur Samson, bourgmestre de Grâce-Berleur, s'oppose à cette arrestation. Mais voyant la foule à nouveau en colère, il tente de la calmer. Il est cependant arrêté à son tour. Les manifestants se font plus menaçants. Le chef du détachement dégoupille une grenade de dissuasion et la lance derrière lui. Certains prennent peur, d'autres s'insurgent. Un ouvrier mineur militant syndical, Albert Houbrechts, né à Liège le 26 février 1912, ancien résistant, interpelle le sous-officier. On ne sait pourquoi. Les deux hommes en viennent aux mains.

Les quatre morts

Monument de Grâce-Berleur, architecte Joseph Moutschen

La mêlée est confuse. Dans la foule présente à la manifestation de Grâce-Berleur, il semble, selon certains témoignages qu'Albert Houbrechts ait pris à partie un gendarme en train de charger son arme pour empêcher le pire. Des témoignages contradictoires affirment que le résistant avait pris le gendarme à partie avant toute attitude hostile de ce dernier. Le sous-officier tire à deux reprises sur Houbrechts qui s'écroule, mortellement atteint.

Puis le gendarme dirige toujours son arme vers les manifestants. La balle atteint dans le dos un ouvrier électricien, Joseph Thomas. Il mourra de ses blessures. Une autre balle frappe Henri Verværen, un camionneur militant syndical, et le tue aussi. Inexplicablement, l'un des gendarmes présents vise une autre personne qui ne faisait pas partie de la manifestation mais l'observait à une certaine distance par curiosité, appuyé sur son vélo, Pierre Cerepana, ancien résistant lui aussi, né le 21 juin 1906 à Nowo Dawidkan. Le coup de fusil le tue instantanément.

Le 15 avril 1962, Michel Houbrechts, le frère de Albert Houbrechts, s'identifiant clairement comme le frère du résistant tué en juillet 1950, apportera son soutien au Mouvement populaire wallon lors de manifestation en quelque sorte inaugurale du mouvement à Liège.

Des dizaines de milliers de personnes défilèrent derrière leurs cercueils lors des funérailles organisées au village, le cortège étant précédé du drapeau wallon et du drapeau rouge. L'administration de Grâce avait affiché leurs photos en spécifiant qu'ils étaient morts pour la liberté du peuple wallon.

Le fils en bas âge de la quatrième victime se vit octroyer par le Parti socialiste belge, une allocation mensuelle en vue de pourvoir à son éducation et sa formation jusqu'en 1962.

Le retrait du roi Léopold III

Cet incident joua un rôle capital dans le retrait du roi Léopold III car les politiques, même partisans de son maintien (en principe), voulurent à tout prix éviter l'épreuve de force et finirent par convaincre le quatrième roi des Belges d'abdiquer. Une abdication différée, car elle n'eut lieu qu'un an plus tard, mais le roi délégua tous ses pouvoirs à son fils Baudouin Ier.

Les suites judiciaires

Un licencié en histoire, Manu Dolhet, recueillant les croquis établis à la suite des autopsies pratiquées sur les quatre morts (archives de l'IHŒS), a voulu montrer que la thèse des gendarmes prétendant qu'ils se trouvaient en état de légitime défense, ne tenait pas.

Les parents des victimes, s'étant constitués parties civiles, furent déboutés quelques années plus tard, au nom de la thèse de la légitime défense. [1]

Un récit plus détaillé

Le récit détaillé des événements de l'historien[2] ne apporte pas les éléments du dossier de répression qui accréditent la thèse d'un manque de sang-froid de la part des gendarmes, manque de sang-froid qu'il s'explique par le fait que ces hommes étaient exténués par le maintien de l'ordre dans le contexte extrêmement violent de la Wallonie contre le roi.

Morts pour la liberté du peuple wallon

La commune de Grâce-Berleur fit afficher les photos des victimes[3] où il était proclamé qu'elles étaient mortes «pour la liberté du peuple wallon». C'est de même le drapeau wallon qui précédait les dizaines de milliers de personnes qui conduisirent les quatre tués de Grâce-Berleur à leur dernière demeure. Un monument a été érigé à l'endroit fatidique qui dit simplement que ces quatre hommes (dont trois anciens résistants), sont morts pour sauvegarder les droits du peuple.

Notes et références

  1. vide : XX Le dénouement de la question royale, juillet, août 1950, UCL 2001
  2. ibidem, Thierry Goossens
  3. Actualités

Recherche sur Amazone (livres) :



Principaux mots-clés de cette page : gendarmes - grâce - morts - berleur - wallon - résistants - iii - houbrechts - roi - incident - foule - léopold - victime - anciens - manifestation - personnes - hommes - quatre - partie - peuple -


Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Fusillade_de_Gr%C3%A2ce-Berleur.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 05/11/2010.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu