Mouvement social contre la réforme des retraites en France de 2010
Débuté en mars 2010, le mouvement social contre la réforme des retraites en France en 2010 a mobilisé à sept reprises plusieurs millions de salariés dans les secteurs public et privé.
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Page(s) en rapport avec ce sujet :
- ... Soutenez-vous le mouvement social contre la réforme des retraites ? - Selon les sondages, à peu près 70 % des Français soutiennent les actions... (source : lavie)
- ... L'intersyndicale du 29 juin 2010 a choisi le lendemain du ... Depuis plus de trois semaines, partout en France, des grèves, .... JEUDI 4 NOVEMBRE : Rassemblement contre la réforme des retraites.... aux collectifs, compagnies, artistes, techniciens à rejoindre le mouvement social ainsi qu'à le populariser... (source : 7septembre2010)
- ... La mobilisation contre la réforme des retraites s'étiole, retrouvez l'actualité Economie sur Le Point. (source : lepoint)
Débuté en mars 2010, le mouvement social contre la réforme des retraites en France en 2010 a mobilisé à sept reprises plusieurs millions de salariés dans les secteurs public et privé. L'objet immédiat est de protester contre le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite et de 65 à 67 ans de l'âge auquel un salarié n'est plus pénalisé par le dispositif de décote. Le fond du problème est la dette publique française, l'obligation de son contrôle ou de sa réduction. Le gouvernement met en place une approche par réduction des dépenses publiques (retraites, santé). L'opposition estime ce projet socialement injuste et économiquement dangereux : elle souhaite plutôt augmenter les entrées fiscales, en supprimant les niches fiscales et en augmentant les prélèvements obligatoires.
Cette réforme est contestée par les huit principaux syndicats français : la CGT, la CFDT, FO, la CFTC, la CGC, l'Unsa, Solidaires et la FSU, qui ont organisé des journées de grèves et de manifestations avec une fréquence qui s'est accélérée à l'automne 2010. Les secteurs les plus mobilisés ont été l'éducation, les transports, l'énergie et l'audiovisuel public[1].
Contexte
La dette publique
Les syndicats estiment que la réforme ne suffira pas à financer les retraites. Les finances publiques sont déficitaires, le cœur du problème est par conséquent de se rapprocher de l'équilibre financier par un meilleur contrôle ou une réduction de la dette publique française. Ce besoin est accepté par la totalité du spectre politique. Cet objectif est accessible soit par économie sur les dépenses (armée, ministères, emplois publics, santé, retraites) soit par l'augmentation des entrées (création d'impots ou suppression de réduction d'impôts).
Le vieillissement de la population
Le problème est principalement démographique et lié au vieillissement de la population : le principe de la retraite par répartition est fortement liée au ratio de français œuvrant (et par conséquent cotisant) comparé au nombre de français percevant une pension. Ce ratio a énormément évolué depuis 1970. Ainsi, de trois travailleurs pour un retraité en 1970, on passe à deux pour un en 1990, et devrait atteindre 1, 5 pour un en 2020. Le niveau actuel moyen des pensions étant compris entre 70 et 80 % du salaire moyen, on imagine le niveau que devrait atteindre les cotisations sur les salaires pour rééquilibrer l'équation cotisants/pensionnés. En termes financier, le dispositif français est déjà déficitaire de 32 milliards en 2010. Cela équivaut à 10 % des retraites non financées. Il le sera de 70 milliards en 2050.
Solution : recul social ou rééquilibrage ?
Le gouvernement souhaite une approche par la réduction des coûts (pensions à payer) et par l'augmentation simultanée du revenu pour les caisses de retraite (années de cotisation plus nombreuses. Il affirme aussi que l'allongement de la durée de cotisation est l'unique levier capable non seulement de rééquilibrer les retraites mais également de créer de la richesse (macro-économiquement parlant). D'où la réforme par la loi. Cependant, la retraite à 60 ans est en France reconnue comme un acquis social important. Les syndicats ne peuvent accepter ce qui apparaît comme un flagrant recul social (pour mémoire, acquis sous la présidence de François Mitterand). D'où deux facettes argumentatives assez différentes :
- Contestation de la nature purement démographique du problème : Pour Éric Aubin, en charge des retraites pour la CGT, «Le problème n'est pas démographique, il est financier»[2]. Le taux d'emploi des seniors en France est parmi les plus faibles en Europe, il faut un plan emploi seniors pour rééquilibrer déjà en partie la caisse des retraites. D'autre part, les projections actuelles ne tiennent pas compte de la hausse particulièrement probable de la productivité des français, laquelle compensera la détérioration du ratio travailleurs/pensionnés. Les cotisations seront supportables, tout en assurant des pensions décentes.
La solution adoptée par le gouvernement
Selon le gouvernement, la réforme est indispensable car elle permettra un début de rééquilibrage des dépenses et revenus concernant le dispositif de retraite. Le gouvernement refuse de céder sur le moindre point de cette réforme qui, à l'étranger, passe pour modeste. La moyenne de l'âge du départ à la retraite en France est en effet l'une des plus faibles d'Europe. Le gouvernement ne souhaite pas diversifier les sources de revenus pour les retraites et souhaite conserver un dispositif alimenté par les cotisations sur le travail. Rappelons que ce n'est pas l'État qui distribue les retraites, mais la Caisse des retraites (et les organismes adjoints), dont la dette n'est pas celle de l'État français.
Motifs des grévistes et manifestants
Le gouvernement a choisi de financer la majeure partie de la réformer par la réduction des dépenses, qui s'élèvent à 56 % du PIB, ne prenant pas en compte les propositions syndicales de d'augmenter les recettes, surtout dans le domaine fiscal.
Critique des exonérations fiscales
Plusieurs réductions fiscales sont jugées spécifiquement coûteuses. Un rapport de la Cour des Comptes estime que 172 milliards d'euros échappent ainsi chaque année à l'État du fait des déductions fiscales identifiées[3]. Les syndicats, mécontents que leur propositions n'aient pas été prises en compte, ont critiqué ces exonérations pour leur coût et pour le fait qu'elles inciteraient les entreprises à privilégier des intérêts de court terme (bénéfices, plus-values boursières), les plus cités étant :
- Le bouclier fiscal (UMP), qui prévoit que les impôts directs payés par un contribuable ne peuvent excéder 50 % de ses revenus, est dénoncé comme coûteux (585 millions d'euros en 2009[4]) et comme incitant les grandes fortunes à réclamer plus de dividendes aux entreprises[réf. nécessaire].
- La Niche Copé (UMP), régulant la taxation des plus-values (bénéfices) lors de la revente de filiales, à abaissé ce taux d'imposition de 33 % à 1, 6 %, pour un coût de 22 milliards d'euros à l'Etat sur trois ans. C'est 10 fois plus importante que le bouclier fiscal[5], [6]. Le projet fut proposé par M. Copé (UMP), ainsi qu'à l'origine ne devait couter qu'un milliard d'euros[5].
- Un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires a calculé que le taux réel d'imposition des bénéfices des grands groupes n'est pas de 33 % mais de 13 %[7], ce qui place la France au même niveau que l'Irlande et incite ces groupes à maximiser leurs dividendes à court terme, au détriment des dépenses de recherche et développement, inférieures en France de dix points (?) à la moyenne des pays de l'OCDE[8].
- La réduction des droits de succession pour un coût évalué à 2, 27 milliards d'euros[9], dans la Loi TEPA
- pour la plus grande partie des assujettis à l'Impôt sur les plus-values boursières, qui disposent d'un Plan d'épargne en actions (PEA), le taux d'imposition est limité aux 12, 1 % de prélèvement social[réf. nécessaire].
La CFDT a réclamé à l'horizon 2010 pour 32 milliards d'euros[10] de recettes fiscales nouvelles, par l'augmentation des prélèvements sur les revenus du capital et les hauts revenus et la remise en cause sélective de niches fiscales et sociales. La CGT a proposé surtout que les revenus financiers des entreprises soient soumis à contribution et de moduler les cotisations sociales patronales suivant les politiques d'emploi des entreprises[11].
Jeunes générations
Les départs à la retraite étant de 650 000 par an, les syndicats estiment que la réforme supprimera pour les jeunes l'équivalent de 1, 1 million d'emplois et lui reprochent de faire reposer une trop grande partie du financement sur les revenus du travail et insuffisamment sur ceux du capital. Selon eux, il vaudrait mieux maintenir à 65 ans l'âge de la retraite à taux plein et faire en sorte que la totalité de la population en état de le faire puisse travailler jusqu'à cet âge[12]. Guillaume Duval, rédacteur en chef d'Alternatives économiques, affirme aussi que la réforme, à court terme, défavorisera les jeunes à la recherche d'un emploi, et parle de «calcul cynique» du gouvernement : un chômeur, en particulier s'il est jeune et n'a pas encore travaillé, coûte nettement moins cher à la collectivité qu'un retraité[13].
À propos de la situation des jeunes en France, le sociologue Louis Chauvel à écrit :
«Le taux de chômage des jeunes en France [est supérieure à 20% depuis 1980, on leur a promis un amélioration avec] le départ des baby-boomers à la retraite (2005-2020). [En 2009, niveau reccord :] 26 % de chômage pour les jeunes de moins de 25 ans. [Autres] problèmes, les stages à répétition, la précarité de l'emploi, les niveaux des salaires encore plus bas, les niveaux de diplômes [et d'expérience demandés encore plus] élevés [nécessitant plus d'années, plus cher, avec moins de cotisation], et le travail ne permet plus de se loger décemment»[14].
Retraite à taux plein
Les syndicats estiment qu'un certain nombre de femmes devront travailler jusqu'à 67 ans, leur durée de cotisation ayant été rognée par la prise d'un congé parental. Ce congé parental étant selon les cas, choisi ou obligatoire, surtout pour celles qui n'ont pas eu les moyens de faire garder leurs enfants, qui ont subi des interruptions d'activité, ou n'ont réussi à trouver un autre emploi qu'à temps partiel[15].
Comparaisons européennes
Mis en avant par le gouvernement dans les comparaisons internationales, l'âge légal de départ à la retraite sert à désigner des choses particulièrement différentes dans les systèmes de retraite en Europe. En Allemagne, un salarié de 63 ans peut par exemple partir à la retraite avec 35 ans de cotisation et une décote pour années manquantes de 7 % tandis qu'un salarié français dans le même cas subira une décote de 25 % et devra par conséquent travailler jusqu'à 67 ans. D'autre part, le relèvement de l'âge de départ fait qu'un ouvrier devra en moyenne cotiser 3, 14 années pour une année de retraite contre 2, 64 années avant la réforme[16].
Crise financière
Les syndicats estiment aussi que les calculs du gouvernement, via le Conseil d'orientation des retraites, sont biaisés par la crise financière de 2008, qui a fait augmenter le chômage et par conséquent diminuer le nombre de cotisants. Ils accusent le gouvernement d'avoir pris comme prétexte des mauvais chiffres entraînés par cette crise bancaire[17] pour faire payer cette crise par les salariés[18] les plus modestes, surtout les femmes, les salariés sous contrat à durée déterminée et les bas-salaires. "Faire du report de l'âge légal la mesure centrale de la réforme, c'est faire payer la crise aux salariés", a dénoncé la CFDT.
Les grèves par secteurs
Grève SNCF
La CGT, premier syndicat de cheminots a lancé une grève reconductible dès le 12 octobre, rejointe par Sud-Rail, FO et la CFDT-cheminots. Le taux de grévistes à la SNCF est assez vite retombé à un quart des effectifs mais s'est maintenu à un niveau important chez les conducteurs de train, qui ont le pouvoir de diminuer drastiquement le trafic. Pour le 19 octobre, après six jours de grève consécutive, la SNCF n'assurait que six TGV sur dix de Paris vers la province et un TGV sur 4 de la province vers la province, ainsi qu'un TER sur deux et quatre trains Corail sur dix.
En Île-de-France, six trains sur dix sont assurés aux heures de pointe, mais la proportion baisse sensiblement durant les heures creuses[19]. Le mouvement des cheminots français a coïncidé avec une grève générale des employés de la compagnie nationale des chemins de fer belge SNCB, lancée le 17 octobre, qui a paralysé le trafic ferroviaire sur la ligne Thalys.
Transporteurs routiers
Les routiers ont rejoint le mouvement le 17 octobre, organisant sur tout le territoire des barrages dans des lieux stratégiques. Ce sont surtout des dépôts de carburant (à Cæn, Brest , Rouen…) et le terminal pétrolier de Port-la-Nouvelle qui ont été ciblés. Ils ont menacé de durcir et d'élargir progressivement leur mouvement en cas de statu-quo du gouvernement[20]. «Pour faire bouger le gouvernement, l'action doit gêner», a averti Maxime Dumont, leader CFDT, premier syndicat du secteur.
Raffineries de pétrole
La grève a aussi été déclenchée dans les douze raffineries de pétrole françaises, avec, une semaine plus tard, le blocage de nombreux dépôts d'essences et 1 500 stations-service en rupture de stock (sur 4 800 gérées par les acteurs de la «grande distribution», selon l'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP, grande distribution) [21]. Le 18 octobre, les professionnels recensent entre 2 500[22] et 2 600 stations-service sans essence[23].
Grèves des éboueurs
Les villes de Marseille, Toulouse, Nantes, Angers, Paris, Pau, Sète et Belfort ont été touchées. Les éboueurs marseillais se sont mis en grève début octobre, ce qui a génèré des amoncellements d'ordures[24], alors que les cinq dépôts de la communauté urbaine de Toulouse étaient bloqués le 20 octobre, après 5 jours de grève, mais aussi le dépôt réservé au tri sélectif, a précisé Thierry Artigue, secrétaire général FO, premier syndicat[25]. Les éboueurs d'Angers sont en grève depuis huit jours, ceux de Nantes depuis 4 jours, après avoir reconduit à l'unanimité le blocus d'un centre technique municipal d'où ne peuvent sortir les camions de collecte des ordures ménagères, selon Emmanuel Olivier (CFDT) [26]. Une centaine d'agents municipaux et de la communauté urbaine de Pau ont voté à l'unanimité le 21 octobre la reconduite du mouvement entamé le 18 octobre[27]. A Sète et Lunel, des personnels non-grévistes ont dépêchés pour nettoyer les rues[28]. A Belfort, l'assemblée générale a voté la grève infinie reconductible[29].
Cantines scolaires, crèches et autobus perturbés à Marseille
Dans de nombreuses villes du sud de la France, les parents ont été dérangés par les arrêts de travail des salariés des crèches et cantines scolaires. A Marseille, sur les 60 crèches municipales, uniquement 3 étaient ouvertes toute la journée le 18 octobre et 37 partiellement[30]. D'autre part, dès le 1er octobre, 248 cantines scolaires ne fonctionnaient plus[31]. Dix-sept jours de grève plus tard, 247 cantines scolaires[32] de la ville étaient fermées[33], les cantinières faisant grève pendant uniquement deux heures, durée suffisante pour gêner le service et faire remarquer leur mécontentent d'une réforme qui pénalise surtout les femmes. C'est aussi le cas dans plusieurs communes autour de l'Etang de Berre[34]. Au sein de la Régie des Transports marseillais (RTM), un mouvement affectait le fonctionnement de 36 lignes de bus sur 65[31] et que trois magasins Monoprix – sur la Canebière, place Castellane et avenue du Prado – étaient perturbés.
Lycées et universités
Le 20 octobre, décrit par l'UNEF comme une "journée exceptionnelle" voit le syndicat étudiant comptabiliser "29 universités mobilisées" sur les 83 du pays. Plusieurs ont été bloquées, 6 selon l'UNEF et 10 selon le gouvernement[35]. Trois autres ont été fermées par l'administration. Côté lycées, 379 sont bloqués selon le ministère de l'Education nationale et 1400 lycées selon l'UNL (Union nationale lycéenne) [36].
Le 22 octobre, on décompte entre 5 et 10 universités bloquées partiellement ou complètement, sur les 83 universités françaises[37].
Douze journées de manifestations
- 23 mars 2010 : 800 000 en France selon la CGT et 395 000[38], dont 31 000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur[39], pour la première journée de grève consacrée exclusivement à l'opposition au projet gouvernemental de réforme des retraites.
- 1er mai 2010 : selon la CGT, à peu près 300 000 personnes qui se sont retrouvées dans les 280 défilés organisés en province, consacrés par les syndicats à la défense des des retraites.
- 27 mai 2010 : un million de manifestants selon la CGT, 395 000 selon le ministère de l'Intérieur[40].
- 15 juin 2010 : entre 23 000 personnes, selon la police, et plus de 70 000 personnes, selon le syndicat FO[41].
- 24 juin 2010 : 1, 92 million de manifestants dans 200 rassemblements[42] selon la CGT[43], 797 000 selon le ministère de l'Intérieur[44].
- 7 septembre 2010 : 2, 735 millions de manifestants selon la CGT, 2, 5 millions selon la CFDT[45] sur 220 manifestations[42], et 1, 12 million selon le ministère de l'Intérieur[42].
- 23 septembre 2010 : autour de 3 millions de manifestants selon la CGT et la CFDT[46], les deux syndicats évaluant à 300 000 personnes la manifestation parisienne, qui s'est répartie en deux cortège[47]. Les manifestants étaient 997 000 selon le ministère de l'Intérieur[48], dont 65 000 à Paris[49].
- 2 octobre 2010 : 3 millions de manifestants selon la CGT, 899 000 selon le ministère de l'Intérieur[50], dans 240 villes.
- 12 octobre 2010 : sur fond de grèves pour la première fois reconductibles à la SNCF, la RATP, EDF, La Poste et GDF Suez, les syndicats revendiquent 3, 5 millions de manifestants, dont 330 000 pour la manifestation parisienne. Le ministère de l'Intérieur les estime pour sa part à 1, 23 millions, dont 89 000 à Paris. Les lycéens et étudiants se joignent aux cortèges et débutent des manifestations quotidiennes.
- 16 octobre 2010 : «près de 3 millions» de manifestants selon la CGT, 2 500 000 selon la CFDT[51] et 825 000 selon le ministre de l'Intérieur[52].
- 19 octobre 2010 : les 8 syndicats rassemblent 3, 5 millions de manifestants, selon la CFDT[53] et la CGT[54] dans 266 villes[55]et 1, 1 million selon le ministère de l'intérieur, alors que des opérations escargot ont lieu partout en France[56].
- 28 octobre 2010 : Les manifestations rassemblent 560 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur[57] et près de 2 millions selon la CGT[58].
Polémique sur le nombre de manifestants
L'écart entre les chiffres des syndicats et de la police a énormément varié selon la taille des villes :
- rapport d'un à six (Paris et Toulouse) et même un à neuf (Marseille) ;
- rapport d'un à deux, ou un à trois, pour la majorité des 240 autres villes où on a manifesté[59].
Critiques des chiffres de la police
- Le 2 octobre, CGT et CFDT ont compté à Paris, sur deux parcours simultanés, pendant cinq heures (premier départ à 13 h 30, dernier départ à 18 h 30) six fois plus de manifestants que la police.
- Le même jour, le premier des syndicats de policiers, le SGP-FO, a regretté que «le chiffre qui est compté sur le terrain par les policiers ne soit pas forcément celui communiqué» par la préfecture[60], selon son secrétaire général Nicolas Comte. À titre d'exemple, il a cité une manifestation de policiers à l'automne 2009. «Nos collègues avaient compté 5000 manifestants […]. Pour finir, la préfecture a donné moins d'un millier de manifestants».
- À Marseille, un communiqué du SGP-FO affirmait dans l'après-midi du 12 octobre que la direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône «s'épuisait à dévaloriser le nombre des manifestants»[61]. «À force d'oublier que le rôle de la Police nationale est de livrer des estimations pertinentes à l'appui d'un constat réel, et par voie de conséquence de travestir avec le plus grand des mépris la contestation sociale, ce sont les services de police qu'on finit par ridiculiser», a conclu le syndicat[61]. En fin selon-midi, la police a dénombré 89 000 manifestants à Paris soit 38 % de plus que le 2 octobre.
Critiques des chiffres des syndicats
- Une étude réalisée sur la manifestation parisienne du 12 octobre 2010 par une société espagnole spécialisée dans le comptage des manifestants, Lynce-ExactCrowd, qui se base sur un logiciel développé par une équipe d'ingénieurs qui permettrait de comptabiliser les manifestants un à un à partir de photographies en hauteur, donne des chiffres particulièrement éloignés de ceux avancés par les syndicats : avec plus de mille photos et après plusieurs heures d'analyse, elle estime le nombre de manifestants à 73 027, avec une «correction éventuelle à la hausse de 10 %, soit un total de 80 330 personnes», tandis que les organisateurs en comptaient 330 000 et la police 89 000[62].
- Des estimations réalisées le même jour dans la même ville par Mediapart[63], donnent des chiffres inférieurs à ceux apportés par la police et les syndicats[64]. Ceux-ci sont accusés, par la Direction du renseignement de la Préfecture de police (DRPP), de ne comptabiliser que «pendant une heure, au plus fort de la manifestation, avant d'appliquer un cœfficient multiplicateur»[64]. Médiapart a précisé que sa méthode était approximative «avec compteurs à main, ces “clics-clics” utilisés par exemple dans les avions pour compter les passagers […] Notre chiffre est par conséquent de toute évidence sous-estimé, sans doute de plusieurs milliers, ou alors d'une ou deux dizaines de milliers»[65].
Critiques des chiffres des deux parties
Plusieurs médias locaux ont réalisé leurs propres décomptes, relativisant les chiffres des syndicats et de la police : La Provence[66], Ouest-France [67], Le Télégramme[68], Le Progrès[69]. Sud Ouest a rapporté que la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a fait appel à des huissiers, qui ont relevé moins de manifestants que la police et les syndicats[70].
Le Midi libre a donné, le 16 octobre 2010, ses propres chiffres pour Montpellier, Nîmes, Narbonne, Carcassonne, Alès, Béziers, Mende et Perpignan et Bagnols. Dans 8 de ces 9 villes, l'estimation est à mi-chemin entre les chiffres syndicaux et policiers. Pour la 9e[Laquelle ?], le chiffre est semblable à celui de la police[71].
Incidents et blessés
L'entrée des lycéens dans le mouvement à partir du 7 octobre a déclenché des polémiques : en premier lieu, la majorité présidentielle accuse l'opposition de leur faire prendre des risques ; puis, l'opposition répond que «les jeunes sont responsables et savent pourquoi ils descendent dans la rue» ; quant à eux, les syndicats lycéens et étudiants indiquent qu'ils ne sont aucunement instrumentalisés, mais défendent leur future vie professionnelle.
Le 8 octobre, à Bonneville (Haute-Savoie) , une manifestation par des étudiants du Lycée Guillaume-Fichet se termine mal après que deux étudiants majeurs aient tenté d'allumer un brasero, ce qui entraînera un retour de flammes qui brûlera deux jeunes lycéennes de 17 ans dont une grièvement[72].
Le 12 octobre, à Cæn (Calvados), un jeune a dû être hospitalisé après une intervention des forces de l'ordre[73].
Le 14 octobre, en Seine-Saint-Denis, un élève de 16 ans, Geoffrey Tidjani, a été gravement blessé au visage par un tir de Flash-Ball venu de la police tandis qu'il manifestait devant le lycée Jean Jaurès à Montreuil. L'incident lui a occasionné trois fractures au visage[74] et risque de lui faire perdre son œil, selon Dominique Voynet, maire de la ville[75]. Sa mère, Corinne Naudin, a confirmé qu'elle porterait plainte, tandis que le jeune homme doit subir une opération consistant à reconstruire son visage, peut-être avec des plaques de titane[76]. Une vidéo montre qu'il n'avait pas commis de violences contre les policiers au moment du chocc[77].
Le 15 octobre, 22 policiers sont blessés et 264 personnes sont arrêtées, en marge des manifestations lycéennes, selon le ministère de l'Intérieur[78].
Le 18 octobre, à Chelles, une adolescente est blessée à l'œil par un jet de pierre de la part d'un casseur. Hospitalisée, le diagnostic confirme la perte de l'usage de l'œil gauche[79].
Le 19 octobre, certaines manifestations de lycéens sont émaillées par de violents incidents, suite à des oppositions entre les forces de l'ordre et des jeunes[80]. Qui plus est , une adolescente âgée de 15 ans a été blessée et hospitalisée lors d'une bousculade suivant l'explosion d'un scooter génèrée par un feu de poubelle près d'un groupe scolaire parisien du 15e arrondissement[81].
Entre le 12 et le 26 octobre, 72 policiers et gendarmes sont blessés et 2 554 personnes sont interpellés (dont 1 759 sont positionnées en garde à vue et 360 déférées devant la justice), selon le ministère de l'Intérieur[82].
Le 22 octobre 2010, les permanences de Gérard Longuet et de la fédération départementale UMP du Doubs sont murées par des opposants à la réforme des retraites. Une plainte a été déposée pour dégradations et injures[83].
Des manifestants évoquent des actes d'agents provocateurs, surtout à partir de vidéos visibles sur Internet : des policiers en civil se feraient passer pour des manifestants, ou alors même pour des «casseurs», pour mieux provoquer des incidents et décrédibiliser le mouvement[84], [85]. Ces informations sont démenties par la préfecture de police et les syndicats de policiers mais relayées par le député européen Jean-Luc Mélenchon, l'éditeur Guy Birenbaum et Bernard Thibault[86], [87], [88]. Les députés du groupe GDR demandent l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire alors que Brice Hortefeux dénonce les «rumeurs indignes qui circulent sur internet et visent à salir l'honneur de la police»[89]. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, marque son désaccord avec Bernard Thibault et Jean-Luc Mélenchon en affirmant : «des policiers sous badge syndical, ça a toujours existé. Les policiers sont en plus une catégorie particulièrement fortement syndicalisée. Des choses comme ça, ça ne passerait pas»[90]. Jean-Jacques Urvoas, le secrétaire national du PS chargé de la sécurité, fait aussi part de ses doutes en déclarant que la présence de policiers en civil dans les manifestations n'a rien d'inhabituel et qu'il n'a pas de raison de penser qu'ils font dégénérer celles-ci[91]. Pour le préfet du Rhône, qui a demandé l'ouverture d'une enquête par les instances de la Direction générale de la police nationale, «il y a une tradition dans la police d'infiltrer la population»[92].
Sondages
Une majorité des sondés apporte son soutien au mouvement de grève, avec cependant de fortes différences selon les milieux et les générations et pour première motivation le refus du report à 67 ans du droit automatique à la retraite à taux plein.
- 70 % de personnes trouvaient le mouvement «justifié» selon un sondage réalisé par l'Ifop pour Ouest-France les 2 et 3 septembre 2010[93]. Selon un sondage réalisé par le même institut pour le quotidien régional Sud-Ouest les 7 et 8 octobre suivant, 71 % des sondés considèrent que le mouvement social contre la réforme des retraites est «justifié»[94] : les femmes trouvent la mobilisation davantage légitime que les hommes (75 % contre 67 %), les jeunes plus que les personnes âgées (84 % chez les 18 à 24 ans, 55 % chez les plus de 65 ans) ; les manifestants sont soutenus par 87 % des ouvriers et des employés, 66 % des cadres supérieurs et 56 % des retraités, de même que par les salariés du secteur public (87 %) et du secteur privé (75 %). Une autre enquête Ifop effectuée deux semaines plus tard indique que 63 % des sondés trouvent la poursuite de la mobilisation justifiée, soit une baisse de 8 points[95].
- 71 % de personnes interrogées trouvent «justifié» la journée d'action du 2 octobre selon un sondage CSA pour L'Humanité, dont les précédentes éditions avaient relevé 68 % d'adhésion à la journée du 23 septembre et 62 % pour celle du 7 septembre[96].
- 69 % lui apportaient leur «soutien» (sondage CSA pour Le Parisien, les 6 et 7 octobre[97]). Ce chiffre tombe à 65 % pour celle du 28 octobre[98].
- Une formulation un peu différente montrait que 63 % des sondés seraient prêts à se ranger personnellement «du côté des grévistes et des manifestants», contre 29 % favorables au projet de loi, dans un autre sondage les 16 et 17 septembre par Viavoice pour Libération, les 18-24 ans étant les plus enclins (80, 3 %) à se ranger «du côté des grévistes et des manifestants»[99].
Concernant la réforme elle-même, les avis sont un peu plus nuancés selon qu'on traite de l'une ou l'autre des deux grandes mesures :
- 57 % des sondés pense que le gouvernement ne doit pas repousser l'âge légal de départ à la retraite de 60 ans à 62 ans, 39 % étant d'un avis contraire (sondage BVA-Absoluce pour le quotidien Les Échos et France Info les 10 et 11 septembre).
- 65 % lui demande de renoncer au relèvement de 65 à 67 ans de l'âge de la retraite à taux plein, tandis que 31 % souhaitent l'inverse[100].
- un sondage Ifop, publié dans L'Humanité du 16 octobre 2010, indique que 57 % des sondés souhaitent «une discussion pour élaborer un autre projet de réforme des retraites», alors que 27 % souhaitent le maintenir «en l'état» et 16 % voir le gouvernement «renoncer à son projet de réformer les retraites»[101].
- un sondage Ifop, réalisé les 21 et 22 octobre 2010, 53 % des Français jugent «acceptable» le recul de 60 à 62 ans de l'âge légal de la retraite[95].
- Selon un sondage BVA pour Canal+, diffusé le 14 octobre, 54 % des Français sont favorables à ce que «les syndicats organisent une grève générale comme en 1995» si le gouvernement refuse de revenir sur la réforme ; les plus favorables sont les 25 à 34 ans (68 %) [102].
- Plus tard, selon un sondage réalisé[103] par OpinionWay pour Le Figaro et paru le 22 octobre, 56 % des Français souhaitent que «les syndicats respectent le vote des parlementaires et arrêtent le mouvement de grève» en cas d'adoption de la réforme, et 63 % pensent que «le gouvernement doit faire débloquer les raffineries et dépôts de carburants»[104].
- D'après un sondage Ifop réalisé les 21 et 22 octobre 2010 :
- 48 % des sondés estiment que la réforme des retraites «n'aura pas d'influence» sur leur vote lors de l'élection présidentielle de 2012
- 9% déclarent que la réforme les incitera à donner leur voix à l'actuel Président.
- 42 % estiment qu'elle les incitera à voter «contre Nicolas Sarkozy»[105].
Conséquences économiques
D'après la ministre de l'Économie Christine Lagarde, chaque jour de grève coûte entre 200 et 400 millions d'euros à l'économie française, quoiqu'il soit selon elle complexe d'en évaluer le coût exact[106]. Elle affirme aussi qu'«il ne faut pas actuellement peser sur cette reprise avec des mouvements qui sont douloureux pour l'économie française et particulièrement douloureux pour un certain nombre de PME qui ratent des commandes ou échouent dans leurs tentatives de redressement ou d'investissement»[106].
Notes et références
- AFP, «RÉFORME DES RETRAITES - La mobilisation secteur par secteur», dans Le Point, 19 octobre 2010 [ texte intégral ]
- ««Le problème n'est pas démographique mais financier»», dans Le Progrès, 27 octobre 2010 [ texte intégral (page consultée le 30 octobre 2010) ]
- Nicolas Quint : Niches : 71 milliards sous le tapis (2010/10/12). citant Cour des Comptes, «Entreprises et "Niches" Fiscales et Sociales, Des systèmes dérogatoires nombreux», 2010
- «Le bouclier fiscal a coûté 585 millions d'euros en 2009», Le Monde, 6 avril 2010.
- (fr) Niche Copé : le bouclier fiscal puissance 10 (2010/10/21).
- Emilie Lévêque : Les niches fiscales, des plus menacées aux intouchables (05/07/2010).
- Martine Orange : Fiscalité : ces niches si favorables aux entreprises (2010, 7 octobre).
- (fr) Un rapport du Conseil des Prélèvements Obligatoires de la Cour des comptes épingle le CIR (7 octobre 2009)
- Le paquet fiscal, profits et pertes, Libération, 29 avril 2008
- http ://www. cfdt. fr/content/medias/media27119_vcdwCRxbWTPnoVj. pdf
- http ://www. retraites-cgt. fr/nos-propositions/
- (fr) [pdf]Allongement de la durée de cotisation, baisse des pensions
- (fr) Oui, les jeunes seront bien victimes de la réforme des retraites
- Louis Chauvel, «Les lycées et les universités de masse sont de la nitroglycérine pour tout gouvernement», dans Le Monde, 14 octobre 2010 [ texte intégral ]
- Alexis Bisson et Hugo Vitrani, «Les femmes, principales perdantes de la réforme des retraites», Médiapart, 24 septembre 2010.
- (fr) Pourquoi la réforme des retraites est injuste : démonstration en chiffres sur Rue89
- "Une vraie perte de confiance dans le gouvernement" Par Grégoire Biseau et Luc Peillon, Libération du 17 juin
- http ://www. liberation. fr/economie/0101639948-une-vraie-perte-de-confiance-dans-le-gouvernement
- (fr) Retraites : toujours de fortes perturbations ce mardi sur LeFigaro. fr
- (fr) Les routiers et les convoyeurs de fonds entrent dans le mouvement sur LesEchos. fr
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- Manifestation 19 octobre Paris : les 2 parcours
- Opération escargot : la France vers le blocage général ?
- (fr) France : 560.000 manifestants (Intérieur) sur AFP sur lefigaro. fr. Consulté le 28 octobre 2010
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- (fr) Manifestations : lorsque un policier s'interroge sur les comptages... de la police - Pour Nicolas Comte, policier et représentant du syndicat syndicat Unité police SGP-FO, «le chiffre qui est compté sur le terrain par les policiers n'est pas forcément celui communiqué» par la préfecture. sur www. leparisien. fr. Consulté le 26 octobre 2010.
- Guillaume Biet, «Y a-t-il eu maquillage des chiffres ?», Europe1, 12 octobre 2010. Consulté le 23 octobre 2010
- (fr) «Comment nous avons compté les manifestants du mardi 12 octobre», France Soir, 14 octobre 2010.
- Le site internet a précisé que sa méthode de calcul était approximative : «La méthode? Avec compteurs à main, ces “clics-clics” utilisés par exemple dans les avions pour compter les passagers […] Notre chiffre est par conséquent de toute évidence sous-estimé, sans doute de plusieurs milliers, ou alors d'une ou deux dizaines de milliers». Voir Le Père Vert Pépère, «Selon Médiapart, la police gonfle les chiffres des manifestations», 14 octobre 2010.
- «Comptage des manifestants : le grand bluff des syndicats», Le Figaro, 16 octobre 2010.
- (fr) Selon Médiapart, la police gonfle les chiffres des manifestations sur www. mediapart. fr. Consulté le 26 octobre 2010.
- «Notre comptage : 40.000 manifestants hier à Marseille»
- «Retraites : au moins 300.000 manifestants dans l'Ouest»
- «Retraites : la mobilisation s'augmente»
- «A Saint-Etienne, on a compté les manifestants»
- «Un cabinet d'huissiers mandaté pour compter les manifestants à Pau»
- «Baisse de la mobilisation dans la région 85 000 personnes», Midi libre, 16 octobre 2010.
- Bonneville (74) : La manifestation tourne au drame
- La mobilisation lycéenne ne faiblit pas, émaillée de nombreux incidents sur www. google. com
- 3Manifestations : le lycéen pourrait perdre son œil", Paris Match, le 15 octobre 2010
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- "Tir de flashball : la mère du lycéen blessé veut porter plainte", Le Parisien, 16 octobre 2010
- (fr) Commentaires sur www. rue89. com. Consulté le 28 octobre 2010.
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- La rédaction du Post, «"Policiers casseurs" : le PS "pas d'accord" avec Mélenchon et Thibault (CGT) » sur lepost. fr. Mis en ligne le 28 octobre 2010, consulté le 28 octobre 2010
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- [pdf] «Les Français, la réforme des retraites et le mouvement de protestation» sur le site de l'Ifop (sondage réalisé les 21 et 22 octobre 2010).
- «Retraites : 71% des Français soutiennent la journée d'action», nouvelobs interactif, 2 octobre 2010.
- (fr) Retraites : 69% des Français soutiennent la grève, 61% pour un mouvement durable sur www. lepoint. fr. Consulté le 28 octobre 2010.
- «65% des Français soutiennent la grève», Le Figaro, 28 octobre 2010.
- «63 % des Français “du côté des grévistes et des manifestants”», Libération, 22 septembre 2010.
- «Réforme des retraites : 71 % de mauvaises opinions, selon un sondage BVA», dépêche AFP, 14 septembre 2010.
- «Retraites : les Français pour renégocier», Le Figaro, 16 octobre 2010.
- «Le mouvement lycéen prend de l'ampleur», dans Le Monde, 14 octobre 2010 [ texte intégral ]
- http ://www. lefigaro. fr/assets/images/10-10-21-opinionway-sondage-grand. jpg
- Charles Jaigu, «Les Français souhaitent la fin des grèves», dans Le Figaro, 22 octobre 2010 [ texte intégral ]
- [pdf] «L'influence de la réforme des retraites sur le vote aux élections présidentielles de 2012» sur le site de l'Ifop (sondage réalisé les 21 et 22 octobre 2010).
- «Lagarde évalue le coût des grèves entre “200 et 400 millions d'euros par jour ”», dépêche AFP, 25 octobre 2010.
Voir aussi
- Mouvement social en France
- Retraite en France
- Systèmes de retraite en Europe
- Réforme des retraites en France en 2010
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