Syndicalisme révolutionnaire

Le syndicalisme révolutionnaire sert à désigner généralement l'idéologie prégnante en France dans les syndicats de la CGT entre 1895 et 1914 et, jusque dans les années vingt, dans les syndicats d'autres pays industrialisés.


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Le syndicalisme révolutionnaire sert à désigner généralement l'idéologie prégnante en France dans les syndicats de la CGT entre 1895 et 1914 et , jusque dans les années vingt, dans les syndicats d'autres pays industrialisés (États-Unis, Argentine, Italie et Espagne).

Historique

Il a organisé tout d'abord les ouvriers qualifiés issus des métiers de l'artisanat et de la petite mécanique, mais également, et dès le début, les manœuvres polyvalents du bâtiment et de l'usine, les terrassiers et , en Italie, les ouvriers agricoles, puis les mineurs. A partir de 1910 à peu près, le syndicalisme révolutionnaire épouse la restructuration industrielle en cours en se transformant en syndicalisme d'industrie, c'est-à-dire en organisant les ouvriers non plus par métier, mais par usine et même, quelquefois, par branche. Les ouvriers spécialisés, surtout dans la mécanique et l'industrie lourde, devinrent alors le fer de lance de ce syndicalisme de combat. Cette évolution, moins nette en France, fut particulièrement marquée en Italie, aux USA et , dans les années 1920, en Argentine.

La doctrine du syndicalisme révolutionnaire fut toujours particulièrement plurielle car elle intégrait à la fois l'apport du marxisme (dans une version révisionniste de gauche) et de l'anarchisme (dans sa version proudhonienne). Parmi les contributeurs théoriques, il faut mentionner[Pourquoi ?], en France, Fernand Pelloutier, le précurseur[réf.  nécessaire], Hubert Lagardelle, Georges Sorel, Édouard Berth, Émile Pouget, en Italie, Arturo Labriola et Enrico Leone, et au Pays-Bas Christiaan Cornelissen.

Appelé aussi syndicalisme d'action directe[réf.  nécessaire], ce courant se distinguait et s'opposait autant au syndicalisme réformiste qu'aux partis politiques, par son adhésion au vieux principe : «L'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes» (extrait des statuts de l'Association internationale des travailleurs, rédigés en 1864 par Karl Marx). Après la Révolution russe, de nombreux syndicalistes révolutionnaires adhèrent à l'Internationale Syndicale Rouge. Ils supportent mal cependant le centralisme autoritaire de l'ISR. En 1923 à Berlin, la grande majorité de ses organisations se détachent et s'organisent au niveau international en fondant une nouvelle Association internationale des travailleurs.

La montée du communisme en France, du fascisme en Italie, du franquisme en Espagne, du populisme en Argentine et de puissants syndicats intégrés aux USA aura raison de ce courant.

Ce type de syndicalisme est toujours présent en France à travers la CNT française et les Comités syndicalistes révolutionnaires.

La CGT syndicaliste révolutionnaire à la Belle Époque

Le syndicalisme révolutionnaire a représenté un état d'esprit dominant dans la CGT française entre 1895 et 1914. En fédérant différentes sensibilités qui défendaient l'autonomie ouvrière contre les arrière-pensées politiques des guesdistes, il s'est reconnu comme un courant majoritaire lors du congrès de Bourges en 1904, puis lors du congrès d'Amiens en 1906 où fut voté un ordre du jour célèbre qu'on nomma plus tard la Charte d'Amiens.

La CGT était née en 1895 pour inciter les travailleurs à s'émanciper selon les modalités définies par la Première Internationale. Tout d'abord, ces modalités prennent la forme du projet de grève générale insurrectionnelle, dans l'objectif d'abolir le salariat et de renverser la société bourgeoise.

Cependant, cette politique change en 1902, et de nombreuses grèves partielles éclatent dans toute la France. Désormais, et c'est la particularité du syndicalisme révolutionnaire, le syndicat est à la fois l'organe de le perfectionnement du quotidien du travailleur et l'organe qui accouchera de la société future à travers la révolution, société égalitaire et fraternelle. En 1906, la Charte d'Amiens confirme le rejet de toute affiliation politique et proclame l'indépendance irréductible de la confédération. C'est une autre particularité du syndicalisme révolutionnaire : le syndicat n'est pas envisagé comme un relais d'un parti politique, contrairement aux syndicalismes anglais et allemand.

En France, le syndicalisme révolutionnaire entre en crise en 1908-09, avec la grève de Draveil-Villeneuve-Saint-Georges, violemment réprimée par Clemenceau. Plusieurs grévistes sont tués, à bout portant, par l'armée. Clemenceau fait arrêter les principaux cadres de la CGT, absents lors du Congrès de Marseille d'octobre 1908. Avec l'adhésion de l'importante Fédération des métallurgistes, plus modérée et pragmatique, les syndicalistes révolutionnaires perdent du terrain.

Avec Jaurès, la SFIO cherche des électeurs pour arriver au pouvoir, les anarchistes veulent faire triompher leur ligne radicale et anti-autoritaire.

Quand la Première Guerre mondiale, le mouvement ouvrier finit par se rallier à l'«Union sacrée», abandonnant les velléités de grève générale insurrectionnelle jusque là prônée par Gustave Hervé dans La Guerre sociale pour mettre en échec les stratégies «bourgeoises» et «nationalistes».

La CGT organise au début des manifestations massives contre la guerre, mais est seule en Europe[réf.  nécessaire] et finit, dans son immense majorité, par se rallier à l'Union sacrée. Ce n'est qu'après Zimmerwald que des voix se feront à nouveau entendre. De leur côté, les syndicats allemands contrôlés par le Parti Socialiste, ne mobilisent pas, «trahissant» la solidarité internationale entre travailleurs.

Après la Première guerre

Au retour de la guerre, le courant syndicaliste-révolutionnaire se réorganise et crée les Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR). Il redevient majoritaire dans la CGT[réf.  nécessaire]. La direction de la CGT prenant peur de perdre son pouvoir, alors que les syndicalistes influencés par la Révolution bolchevique espèrent écarter les réformistes, la scission éclate en 1921 avec la création de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU), qui prétend représenter l'unité du mouvement ouvrier et rejeter la faute de la scission sur la CGT. C'est à cette occasion qu'est créé le terme d'«anarcho-syndicalisme» par Alexandre Lozovski, exactement pour discréditer la minorité de la CGTU hostile à l'adhésion à l'Internationale syndicale rouge (ISR). Ces minoritaires finiront par créer la CGT-SR (Confédération générale du travail - syndicaliste révolutionnaire).

Le courant syndicaliste-révolutionnaire maintiendra très longtemps son influence dans le mouvement syndical. A tel point qu'aujourd'hui presque l'ensemble des syndicats font référence au congrès de la CGT de 1906 et sa fameuse Charte d'Amiens qui affirme l'indépendance du syndicat et la volonté de transformer la société.

Le courant syndicaliste révolutionnaire perdra de son influence au profit du Parti communiste qui est ainsi créé grâce aux ouvriers syndicalistes révolutionnaires. Grâce au mythe de la Révolution russe et au financement de permanents par l'Union soviétique, les dirigeants "communistes" finiront par imposer la tutelle du parti sur le syndicat mais au bout de nombreuses années[précision nécessaire].

Les autres organisations du début du XXe siècle

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