Délocalisation

La délocalisation économique est le transfert d'activités, de capitaux et d'emplois en des régions du pays ou du monde bénéficiant d'un avantage compétitif du fait ...


Catégories :

Développement économique - Géographie économique - Terme syndical - Syndicalisme - Délocalisation

Définitions :

  • délocaliser - Déplacer une entreprise d'un pays vers un autre, pour profiter d'une main d'œuvre moins couteuse et diminuer les couts de production (source : fr.wiktionary)
  • déplacement vers l'étranger d'une activité économique existant jusque là dans un pays, et dont la production est importée dans le pays d'origine. La raison principale en est l'abaissement des coûts de production.... (source : paulmasson.atimbli)

La délocalisation économique est le transfert d'activités, de capitaux et d'emplois en des régions du pays ou du monde bénéficiant d'un avantage compétitif du fait :

La délocalisation, et son opposée la relocalisation, sont des sujets de la notion plus générale du choix de localisation des activités productives de biens et services. Ces choix se font selon l'attractivité des territoires et sont du domaine de la géographie économique.

Définition du concept

Définition

La délocalisation consiste dans l'abandon d'une activité de production nationale, le transfert de cette activité vers une unité de production à l'étranger et l'importation de la partie de la production réalisée à l'étranger destinée au marché national ou local.

Définition des économistes selon le Sénat

Le rapport du Sénat Délocalisations : pour un néo-colbertisme européen[1] de l'homme politique Francis Grignon propose la définition suivante.

«Définir les délocalisations soulève de grandes difficultés tant cette notion est polymorphe. A une notion assez circonscrite s'est substituée actuellement, dans le débat public, une acception bien plus étendue qui en dénature quelquefois la compréhension. Or, la recherche de solutions efficaces aux difficultés sociales et territoriales qu'elle soulève rend indispensable que le diagnostic soit fondé sur une analyse claire, exempte d'approximations... La définition des économistes. Au sens le plus strict, la délocalisation consiste à changer de lieu une unité de production : on sert à désigner alors par ce substantif l'ouverture d'une unité productive à l'étranger, concomitante à la fermeture d'une unité locale, sans que soit affectée la destination des biens produits : marché domestique, ce qui implique alors un flux nouveau d'importations, ou marchés étrangers, ce qui diminue les flux d'exportation... Dans une deuxième acception, dérivée de la première, la délocalisation sert à désigner le recours à la sous-traitance proposée par une société étrangère pour apporter des biens jusque là produits localement. Dans ce cas toujours, que l'anglais sert à désigner sous le terme d'«outsourcing» ou de «sourcing», les biens produits à l'étranger sont réimportés sur le marché d'origine où ils ont vocation à être commercialisés, comme substitution aux biens jusque là produits localement... Enfin, certains qualifient aussi de délocalisation la création d'une nouvelle unité de production à l'étranger plutôt que sur le territoire national, sans réduction de l'activité domestique. La situation est dans ce cas plus complexe, selon qu'on considère que l'augmentation des capacités de production aurait pu être assurée localement ou non, pour différentes raisons tenant à la situation géographique des marchés concernés, aux coûts de transports, aux droits de douane ou à diverses contraintes non tarifaires. Dans le premier cas, en effet, l'extension sémantique est toujours envisageable puisqu'on peut admettre que la décision d'investissement résulte bien d'une analyse d'opportunité entre territoires, national et étranger, et que le choix de la seconde branche de l'alternative «prive» l'économie domestique d'une capacité productive supplémentaire... Trois significations du mot «délocalisation» désignent par conséquent une forme de substitution de la force productive étrangère à celle nationale, qui ont pour caractéristique commune d'avoir théoriquement une incidence négative directe sur l'emploi national. En effet, l'entreprise arrête de produire dans un pays donné, ou s'abstient d'y augmenter ses capacités de production, pour fabriquer ou de faire fabriquer dans un autre pays sous forme d'investissement direct ou de sous-traitance.»

— Francis Grignon, Délocalisations : pour un néo-colbertisme européen. Rapport d'information du Sénat Français n° 374 (2003-2004) fait au nom de la commission des affaires économiques, déposé le 23 juin 2004, § 3 [2]

Historique

La délocalisation est une pratique ancienne, mais l'abaissement des coûts de transport, le perfectionnement des techniques de communication mais aussi la mondialisation des marchés - en imposant la baisse des tarifs douaniers (GATT puis OMC) et la libre circulation des capitaux, alors que la libre circulation des personnes est bien plus limitée - ont amené un regain de cette pratique. Celle-ci :

Il se trouve cependant dans l'histoire de l'après Deuxième Guerre mondiale des pays qui ont profité d'un protectionnisme opportuniste comme le Japon ou les dragons de l'Asie (Corée, Taïwan, Hong Kong, Singapour). Dans le cas du Japon, de la Corée et de Taïwan, cette stratégie a permis une hausse spécifiquement rapide du niveau de vie de la population.

Pays et secteurs concernés

Pays concernés

Les délocalisations concernent deux types de pays :

Cependant, la réalité est plus complexe, et on voit aussi des pays industrialisés bénéficier des délocalisations. A titre d'exemple, en France avec l'implantation de l'usine Toyota à Valenciennes.

Exemples de populations et secteurs concernés

Aux États-Unis, les travaux et de Jagdish Bhagwati[3] (et al) ont souligné que les délocalisations avaient peu de chance de menacer l'emploi.

En France un rapport du Conseil d'analyse économique daté de la même année (Jean-Hervé Lorenzi et Lionel Fontagne, Désindustrialisation et délocalisations) arrive à des conclusions identiques.

Dans Richesse du monde, pauvreté des nations (1997), Daniel Cohen estime que la population des pays riches mis en concurrence avec les travailleurs de pays pauvres est de l'ordre de 2 ou 3% uniquement. Ce chiffre peut être rapproché d'une étude de l'INSEE : sur la période 1995-2001 «ce sont 13 500 emplois industriels qui auraient été «délocalisés» en moyenne chaque année, soit 0, 35% du total de l'emploi industriel. Légèrement plus de la moitié des emplois délocalisés l'auraient été à destination des pays développés, surtout des pays limitrophes de la France et des États-Unis.»[4]

Il faut cependant remarquer que les secteurs d'activités concernés par les délocalisations sont de plus en plus nombreux comme l'atteste celle récente de certains services.

La délocalisation des services est liée à la disponibilité d'importantes infrastructures de communication, conséquence du développement des télécommunications et d'Internet à la fin des années 1990. Suite à l'informatisation de nombreux services, il a été envisageable de déplacer le lieu de production des services vers des pays à bas salaires sans que cela n'affecte le client.

L'Inde est la première bénéficiaire de cette tendance car elle dispose d'une importante main-d'œuvre qualifiée et anglophone. Des services d'assistance technique sont par exemples apportés aux clients américains sans que ceux-ci ne connaissent la nationalité de leur interlocuteur. Le développement de l'industrie informatique en Inde, dans la ville de Bangalore par exemple, a été accéléré par l'implantation des grandes entreprises américaines. En France, des sociétés telles que Axa ou la Société générale ont délocalisé leur comptabilité en Inde, British Airways et Swissair leurs activités de réservation…

L'industrie automobile, l'électroménager, la téléphonie, les entreprises de sous-traitances (injection plastique, assemblage, ... ) sont aussi particulièrement touchées par les délocalisations. La politique achat de certains grands donneurs d'ordres obligent leurs sous-traitants à les accompagner dans leur implantation en pays Low Cost (pays à bas coût de main d'œuvre : pays de l'Europe de l'Est , Afrique du Nord, Inde, Chine, Mexique, ... ).

Causes

Les causes peuvent être schématiquement résumées autour de deux grandes problématiques : produire moins cher et vendre sur le marché local.

Produire moins cher

Surtout pour perfectionner la marge (le résultat, les bénéfices) de ses produits (lors d'une délocalisation partielle de sa production) ou pour perfectionner le résultat final de son entreprise ou d'un de ses sites de production (lors d'une délocalisation totale). Certaines entreprises en feront bénéficier leurs clients, d'autres préfèreront ne pas faire de baisse de prix (exemple : Salomon a fermé ses sites de production français et réalise 100% de ses chaussures de ski en Roumanie en les sous-traitant chez le plasturgiste roumain Plastor, mais les prix de vente ne sont pas moins élevés que quand celles-ci étaient fabriquées en France). L'un des enjeux est aussi de pouvoir proposer des prix compétitifs comparé à la concurrence grandissante des produits asiatiques et indiens : jouets, montres, textiles, produits intégrant des fonctions électroniques, ... et bientôt automobile (ex : Tatamotors).

Vendre sur le marché local

Quand le marché d'origine est saturé, il est intéressant pour une entreprise d'essayer de vendre ses produits dans les pays émergents (autre terme utilisé pour les pays Low Cost).

Ce fut le cas quand Renault a créé une nouvelle unité de production en Roumanie pour fabriquer la Dacia Logan. En effet, au départ, il n'était pas prévu de la commercialiser dans les pays d'Europe de l'Ouest . Dans ce cas, on parle de localisation et non de délocalisation. Ceci est aussi vrai quand une entreprise s'implante dans un nouveau pays pour produire un nouveau bien.

Pour l'économiste Edouard Barreiro une stratégie de localisation peut se transformer en délocalisation, quand les unités de production prévues pour alimenter des marchés locaux, prennent en charge des produits conçus pour d'autres zones géographiques. Outre le prix de la main d'œuvre cette stratégie s'explique par le fait que les infrastructures situées dans les pays émergents sont plus récentes et par conséquent plus performantes que celles disponibles en Europe de l'Ouest . Par conséquent, «Il devient rationnel de déplacer les productions les moins rentables vers ces dernières»[5]. Donc, progressivement, des segments entiers du marché automobile pourraient être délocalisés, «seules les activités à haute valeur ajoutée, comme la R&D, le design ou encore la production de véhicules particulièrement haut de gamme, demandant une main d'œuvre particulièrement qualifiée, seraient maintenues dans les pays d'Europe de l'Ouest»[5].

Conséquences

Si les conséquences négatives sur les pays subissant les délocalisations sont fréquemment mises en avant, on en oublie les conséquences positives sur les pays qui bénéficient de ces délocalisations. C'est pourquoi, une compréhension complète de la problématique des délocalisations, exige de voir ce phénomène des deux points de vue.

Conséquences dans les pays subissant les délocalisations

Les conséquences sont principalement de trois ordres : économiques, sociales et donc aussi politiques.

Au plan économique

Au début des années 1990, des rapprochements statistiques ont été effectués entre les chiffres des emplois perdus depuis le début des années 70 dans l'industrie manufacturière des États-Unis et d'Europe, et les chiffres des emplois créés dans ces mêmes industries en Asie du Sud-Est. La convergence de ces deux statistiques (6, 5 millions dans les deux cas) est troublante mais on sait que d'autres facteurs ont influencé la désindustrialisation des pays riches : la robotisation et la tertiarisation de l'économie par exemple.

On peut reprocher aux médias ainsi qu'aux politiques d'alimenter des polémiques sur des cas spécifiques et de donner l'impression que les pays pauvres volent, par un dumping social déloyal, les emplois des pays riches. Des études montrent qu'en réalité, la nature et les causes des délocalisations ne sont pas si simples. En 1997, le National Bureau of Economic Research a publié une enquête consacrée aux grandes firmes américaines mettant en évidence que ces entreprises avaient bien diminué le nombre des emplois intérieurs, mais que les créations d'emplois qu'elles avaient en parallèle opérées à l'étranger avaient davantage profité à d'autres pays riches qu'aux pays pauvres.

Il est notable qu'au plan économique les délocalisations permettent :

Au plan social

Les délocalisations ont de nombreuses répercussions sur le plan social dans les pays subissant les délocalisations. Les principales sont de :

Ces raisons expliquent pourquoi les délocalisations sont fréquemment mal vécues par les salariés et les sous-traitants des entreprises concernées.

Au plan politique

Les conséquences économiques et sociales ne sauraient laisser indifférents les politiques. Elles entrent d'ailleurs de plus en plus en considérations dans leurs politiques économiques et sociales. Elles peuvent surtout :

Conséquences dans les pays bénéficiant des délocalisations

Les conséquences sont fréquemment particulièrement positives pour les pays bénéficiant des délocalisations, surtout les pays émergents. Elles permettent surtout de :

Par voie de conséquence, ces délocalisations permettent de :

Solutions

Les pays subissant les délocalisations parlent fréquemment de solutions à ce qu'ils considèrent comme un problème. C'est par exemple ce que souligne le rapport sous la direction de Francis Grignon du Sénat français, ou encore de très nombreux hommes politiques quand ils parlent du sujet[7]. Cependant, les pays qui bénéficient des délocalisations cherchent aussi des solutions non plus pour limiter, mais bien pour développer ce phénomène. Ces pays comme la Chine ou l'Inde, cherchent à contrer les freins éventuels qui pourraient limiter les délocalisations.

Solutions pour les pays subissant les délocalisations

Les huit questions clés posées dans le filtre Factea[8] permettent de structurer et d'analyser de façon exhaustive les solutions envisageables pour freiner les délocalisations dans les pays les subissant.

Question clé 1 : proximité du service / produit. Réorienter la consommation vers des produits et services de proximité qui par définition ne peuvent subir les délocalisations. A titre d'exemple, la Grande-Bretagne a renoncé à contrer les délocalisations, les considérant comme une évolution naturelle de l'économie ; elle a réorienté massivement son économie vers les services, surtout de proximité.

Question clé 2 : prédilection nationale. Faciliter la prédilection nationale.

Question clé 3 : infrastructures. Développer des infrastructures performantes susceptibles de conserver les entreprises en leur permettant de perfectionner leur compétitivité grâce à ces infrastructures. Il fait partie des enjeux que s'est fixé l'Union européenne. C'est aussi ce que fait la France en développant des pôles de compétitivité.

Question clé 4 : reproductibilité. Faciliter la migration vers de nouveaux produits / services à forte valeur ajoutée, et par conséquent a priori peu reproductibles. C'est la solution la plus fréquemment mise en avant par les économistes qui soulignent que c'est l'évolution naturelle pour les pays industrialisés. Probablement cette solution sous-estime-t-elle la rapidité avec laquelle les pays émergents acquièrent et développent des technologies de pointe.

Question clé 5 : régulation. Mettre en place des barrières servant à limiter les délocalisations.

Question clé 6 : différentiel de coût. Diminuer le différentiel de coût de production des produits / services entre les pays subissant et bénéficiant des délocalisations. L'ensemble des pays ont étudié cette problématique et mis en place des mesures particulièrement diverses, touchant l'ensemble des éléments de la structure de coût : niveau des salaires, charges sur les salaires (en France : 44% de taxe sur le salaire net), avantages sociaux des salariés (congés payés, RTT, arrêt maladie... ), taxes diverses (par exemple en France : taxe professionnelle, taxe versement de transport selon les communes... ), contraintes diverses (normes de sécurité, procédures environnementales, …).

Question clé 7 : capacité à délocaliser. Cette question clé s'interroge sur la capacité d'une entreprise à délocaliser le produit / service qu'elle produit. Sachant que ce sont en particulier les grandes entreprises qui délocalisent, la solution est de faciliter le développement des PME qui sont moins enclines à délocaliser. C'est sur ce point, qu'en France, certains économistes ont reproché à l'ISF (Impôt de solidarité sur la fortune) d'être en partie à l'origine de délocalisations. En effet, après avoir été racquises par de grands groupes, certaines PME ont vu leur production délocalisée par ces grands groupes. Tandis que si ces entreprises étaient restées indépendantes, elles n'auraient probablement pas eu les moyens et ressources internes pour délocaliser.

Question clé 8 : volonté de délocaliser. Cette question clé s'interroge sur la volonté de délocaliser des dirigeants et / ou actionnaires. En effet, même si une entreprise a tout intérêt à délocaliser sur le plan économique ; elle peut ne pas souhaiter le faire pour d'autres considérations. A titre d'exemple, en France l'État actionnaire peut mettre son veto à une délocalisation.

Solutions pour les pays bénéficiant des délocalisations

Si les pays subissant les délocalisations souhaitent les limiter, il n'en est pas de même des pays bénéficiant des délocalisations, synonymes pour eux d'enrichissement. C'est pourquoi, ces derniers font tout ce qui est envisageable pour faciliter ces délocalisations. Les huit questions clés posées dans le filtre Factea[8] permettent de structurer et d'analyser de façon exhaustive les solutions envisageables pour faciliter les délocalisations et par conséquent l'implantation de nouvelles entreprises.

Question clé 1 : proximité du service / produit. Faciliter la consommation de produits et services délocalisés. A titre d'exemple, créer des marques à forte attractivité. Rendre la fabrication dans leur pays synonyme de qualité.

Question clé 2 : prédilection nationale. Limiter la prédilection nationale. A titre d'exemple, mettre en avant qu'elle est synonyme de valeurs anciennes dans un monde globalisé.

Question clé 3 : infrastructures. Développer des infrastructures performantes susceptibles d'attirer les entreprises en leur permettant de perfectionner leur compétitivité avec ces infrastructures. Il fait partie des enjeux que s'est fixée l'Inde, qui souffre actuellement d'infrastructures insuffisantes.

Question clé 4 : reproductibilité. Faciliter le transfert de technologies par tout moyen. C'est par exemple ce que fait la Chine en conditionnant l'obtention de grands marchés, au transfert de technologies, comme dans le nucléaire.

Question clé 5 : régulation. Limiter les barrières empêchant les délocalisations. A titre d'exemple, faire appel à l'OMC pour condamner des pratiques protectionnistes.

Question clé 6 : différentiel de coût. Maintenir le différentiel de coût de production des produits / services entre les pays subissant et bénéficiant des délocalisations. Surtout en freinant l'augmentation des salaires ou encore des contraintes environnementales ou autres.

Question clé 7 : capacité à délocaliser. Aider les PME a délocaliser. A titre d'exemple, en leur proposant des modèles économiques attractifs "prêts à l'emploi" (e. g. sur le recyclage de bouteilles plastiques).

Question clé 8 : volonté de délocaliser. Convaincre les dirigeants et actionnaires de délocaliser. À défaut, racheter des entreprises dans les pays subissant les délocalisations. Puis une fois racquise, délocaliser en continuant à bénéficier de la marque.

Considérations sur les délocalisations en France

Quelques faits dans les secteurs industriels et de services français

Dans le secteur industriel, les délocalisations croissent passant de 12000 emplois détruits depuis 1995 en moyenne annuelle à 15000 depuis 2000[9].

D'autre part, les délocalisations observées dans les métiers de service, semblent poursuivre des objectifs liés énormément plus à des aspects de restructuration et d'optimisation des ressources des entreprises, d'accès à de nouveaux marchés, ou à des ressources humaines indisponibles sur le territoire national, qu'à des considérations de réduction du coût du travail. Les travaux de la Commission des Finances du Sénat ont pu estimer le potentiel de délocalisation de ces métiers de service à 202 000 emplois entre 2006 et 2010[10].

Selon Élie Cohen, économiste français, il ne faut pas confondre les délocalisations avec la désindustrialisation[11].

Exemple d'entreprises ayant délocalisées (en partie ou en totalité)

Electroménager : Groupe Seb (Téfal, Rowenta, Calor, Moulinex, Krups)  : Chine Carrefour Products : Chine

Automobile : Valeo : Tunisie, Maroc, Roumanie, République Tchèque, ... Faurecia : Roumanie, République Tchèque, Chine, Maroc, ... PSA : Slovaquie (production de la 207), Russie, Argentine, Maroc (usine de Somaca) RENAULT : Roumanie, Inde, ...

Industrie Agroalimentaire : Amora : Pologne Saupiquet : haricot rouge et Maïs venant de Chine

Sports & Loisirs : Salomon : Roumanie Décathlon (Queshua)  : Chine

Electromécanique : Schneider Electric : République Tchèque, Pologne ABB : Pologne

Bricolage : Karcher : Roumanie

Textile et Habillement : Ralph Lauren : Ile Maurice & Inde Hugo Boss : Ile Maurice & Inde Napapjni : Ile Maurice & Inde North Face : Inde

Horlogerie : Timex : Chine

Une délocalisation conséquence de l'internationalisation

La délocalisation est un choix incontestable des entreprises françaises[12]. Dans l'U. E. à 25, c'est la Pologne qui reçoit le plus de filiales françaises (153 813 salariés). Les autres pays où les entreprises françaises délocalisent le plus sont : La Tunisie, le Maroc, la Roumanie et la Chine.

Cette délocalisation se traduit le plus fréquemment par une politique d'implantation de longue date sur les marchés étrangers, tant au niveau des ressources que des débouchés, servant à renforcer ces entreprises françaises dans le cadre mondial. Les investissements étrangers en France sont de leur côté créateurs d'emploi et renforcent le tissu économique et technologique du pays.

Notes et références

  1. Source : http ://www. senat. fr/rap/r03-374/r03-374. html
  2. Source : rapport du Sénat - http ://www. senat. fr/rap/r03-374/r03-3749. html
  3. (en) Jagdish Bhagwati, Arvind Panagariya et T. N. Srinivasan, The Muddles over Outsourcing, Journal of Economic Perspectives 18 :4, automne 2004, pp. 93-114 - version sur le site e-JEL (payant), version en accès libre
  4. L'Économie française, Comptes et dossiers 2005-2006, Rapport sur les comptes de la Nation de 2004, INSEE (voir présentation.
  5. [Le secteur automobile en route vers de vraies délocalisations, E. Barreiro]http ://www. journaldunet. com/management/0609/0609152-tribune-automobile. shtml
  6. Cf. conférence télévisée du Président Nicolas Sarkozy sur la crise, début 2009
  7. Par exemple Jean-Pierre Chevènement dit en mars 2009 sur son site du MRC : il y a eu un réel déficit d'explication sur la mondialisation et les moyens de lutter contre les délocalisations et de revaloriser le travail. Source : http ://www. auxurnescitoyens. com/v3/article. php?id=5810
  8. Source : http ://www. slideshare. net/Management. com/factea-offshoring-filter-presentation-871378
  9. [pdf] INSEE L'économie française, Edition 2007 p. 124 et s.
  10. Rapport d'étude sur le potentiel de délocalisation des métiers de services, disponible sur le site de la Commission des Finances du Sénat, réalisé par le cabinet KATALYSE
  11. «La délocalisation stricto sensu consiste à fermer une usine en France, à la reconstituer dans un pays émergent, ainsi qu'à réimporter en France la production faite dans le pays émergent. Ainsi définie, la délocalisation industrielle est un phénomène marginal, n'expliquant, selon les études, que de 3 à 10 % de l'emploi industriel disparu. Cependant, on considère généralement que le phénomène de délocalisation est plus large, et qu'il devrait comprendre non seulement les usines fermées, mais également les changements d'approvisionnement pour des entreprises restées en France et qui trouvent des fournisseurs hors de France, tandis qu'ils les avaient jusque là en France. C'est le cas typique des composants automobiles. Et, dans une conception toujours plus vaste, on pourrait ajouter les opérations dites de relocalisation qui consistent, pour une entreprise qui exportait à partir de la France à former une unité hors de France et exporter à partir de cette unité. Comme on le voit, si la question des délocalisations est particulièrement sensible, son importance numérique est assez faible. En tout cas, la délocalisation stricto sensu n'explique qu'une part particulièrement faible des destructions d'emploi industriel»
  12. [pdf] Lettre CEPII n° 264, Février 2006.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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